Après une mauvaise surprise à l'aéroport où ma valise ne remplit pas les critères cabine et me contraint à payer une surtaxe de 55€, le vol se passe bien et nous rallions la gare centrale d'Amsterdam sans encombre par le train. Le parking à vélo qui jouxte le bâtiment est surprenant par sa taille et donne le ton d'une ville dédiée aux déplacements doux.
Nous rejoignons notre house boat à pieds. Elle est située 1.5 km plus loin environ, dans le Jordaan. Cette première balade nous permet de prendre la température de la ville. Le charme des rues est indéniable. Nous affrontons aussi les premiers coups de klaxons des cyclistes pressés et Lucien renverse un bike garé en travers du trottoir en traînant sa valise. Pas de casse !
Notre hôtesse nous explique le fonctionnement du gaz, de l'électricité, ouverture et fermeture des fenêtres et des portes (bien utile dans une maison sur l'eau sans garde-fou) et nous salue. Le tout dans un anglais à fort accent néerlandais que nous comprenons aisément.
Il est tard, nous sommes affamés et revenons sur nos pas pour déjeuner chez Roem, proche de chez nous et de la maison d'Anne Frank. Les portions sont copieuses, tout est délicieux. L'addition est accompagnée des bonbons impériaux à la menthe qui nous rappellent les vichy de notre enfance. Lucien est crevé, nous le laissons à la maison et partons faire les courses chez Albert Heijn. Outre les courses de ravitaillement, nous achetons des caramels Hopjes, du chocolat et les fameux peppermunt.
clin d'oeil à la famille de mon papa lorrain |
Lucien s'est endormi, Nine râle car la Wifi est out, K. et moi dégustons une tisane à la fraise dont le packaging nous a séduit. Il est temps de repartir toutes les trois faire un tour dans le quartier.
Le soir tombe sur la ville, les amstellodamois envahissent les bars pour le premier happy hour à l'heure d'hiver. Il est 18h, il fait nuit.
Lucien dort toujours, nous ranimons les lieux avec force lumière et musique. Mais la radio ne nous emballe pas et les enfants sont crevés. La veillée sera brève. Et c'est sans doute mieux pour pouvoir en profiter pleinement demain.
Lundi 27 octobre
Nous avons fait le tour du cadran, la nuit fut salvatrice.
Notre petit déjeuner est composé de crèpes arrosées de sirop de betterave, de céréales, de yaourt, jus de fruit et thé. J'ai juste oublié d'acheter du cacao en poudre pour lucien... Promis juré je répare ça dans la journée !
Nous marchons vers le noordermarkt. Le marché occupe le centre d'un grand axe bordé d'immeubles typiques et de cafés. Beaucoup de vêtements cheap mais autour de l'église, c'est la brocante qui nous attend.
K. achète 2€ une boite en fer vintage d'un bel orange. Chez Winkel, il y a la queue, Nine propose d'y revenir déguster 1 apple pie dans l'après-midi, après le marché. Elle est persuadée qu'il y aura moins de monde.
première boutique de fripes, ce ne sera pas la dernière... |
dommage que je ne lise pas le néerlandais... |
Nous déambulons le long des canaux sous le soleil de midi. Nous pique-niquons face au singergracht et au bromersgracht, 2 canaux assez larges près de l'île aux princes, but de notre promenade. Là bas nous découvrons des bâtiments industriels reconvertis en logements, de vieux immeubles superbement entretenus. Les volets sont colorés, et partout des fleurs le long des maisons. Il y a plusieurs petits squares aménagés pour les enfants et même une ferme avec cochon, chèvres, poules, lapins etc...
De retour dans le Jordaan, nous faisons quelque emplette dans une boutique de déco qui propose des pièces atypiques et pas hors de prix. Nous craquons pour un carreau en faïence illustré d'alvéoles et d'une abeille qui butine dans un graphisme très contemporain et minimaliste. Il viendra parfaitement illustrer notre futur habitat coopératif que nous avons nommé "la ruche".
Il est temps de déguster enfin la meilleure apple pie du Jordaan. Nine avait raison, nous trouvons une place en terrasse, dans le soleil bas de cette fin d'après-midi. Ce dessert est tout simplement divin et les parts sont copieuses. Les enfants engouffrent chacun la leur, k. et moi nous en partageons une...
Nous nous promenons ensuite dans la vieille ville jusquà la place Dam.
Les vieilles maisons penchées, les boutiques à la typo léchée, les vélos, les locaux et leur look travaillé et coloré à tout âge, font d'Amsterdam une ville mouvante, vivante malgré une architecture très ancienne. Le résultat est très rafraichissant.
J'achète une pelote de laine rose fluo dans une jolie boutique, j'ai envie de décorer mon vélo avec. Je ne craque pas pour des fils plus nobles, mon stock est bien trop considérable et le déménagement approche. K. achète un mini-vélo en gros fil de fer dans une librairie où la vendeuse nous dit quelques mots de français et je trouve un savon au muguet fabriqué à amsterdam.
Nous rentrons nous reposer à la maison. Nous avons tout à l'heure rendez-vous avec Anne Frank.
Nous partons un peu avant 19h. En chemin je fais l'acquisition d'une grosse sonnette rose pour mon vélo.
Nous avons eu la riche idée d'acheter nos coupe-file sur le net pour la maison d'Anne F. Mais même en s'y prenant 3 semaines au moins avant notre départ, nous avons eu du mal à trouver un créneau disponible pour 4 personnes. La queue est impressionnante et ce, quelque soit l'heure du jour. Avec le coupe-file, nous entrons sans attendre.
La visite est très intéressante, très bien documentée, sans pathos. Les phrases pleines de bon sens d'Anne rythment les murs. Les détails sont émouvants : les photos de stars d'hollywood qu'elle a collées sur les murs de sa minuscule chambre, les marques tracées au crayon indiquant la croissance d'Anne et de sa soeur Margot. La petitesse de la pièce de vie fait peine à voir. Le témoignage filmé d'Hanneli, l'amie d'enfance d'Anne, me replonge dans le livre ("mon amie, anne frank" d'alison leslie gold) que j'ai découvert peu de temps avant mon départ.
A la maison je cuisine un poulet au curry et nous dinons en regardant les cygnes, et les bateaux glisser devant la porte-fenêtre de notre house boat. Nous avons enfin trouvé une station FM sympatoche...
Mardi 28 octobre
Amsterdam est dans le brouillard. Nous prenons notre temps pour démarrer après un copieux petit-déjeuner toujours composé de crèpes et de sirop mais aussi de pain d'épice. Et lucien a son chocolat chaud !
les carcasses de vélos sont repêchées dans les canaux dragués régulièrement |
Il est bien difficile de shooter la ville avec ce ciel bas... La chapelle du béguinage nous offre un abri chauffé où je m'installe pour rédiger. Nous abandonnons l'idée du pique-nique et cherchons un petit resto pour déjeuner au chaud. Ce sera le singel 404 tout proche.
Pendant que nous déjeunons, le soleil perce le brouillard mais le vent souffle et nous décidons de nous rendre au FOAM, musée de la photographie plutôt que de flâner sans but précis.
Rembrandt n'est pas tout seul sur sa place |
bel objet publicitaire pour cette banque |
Le musée est aménagé de façon très contemporaine mais je découvre à l'étage dans les pièces qui abritent l'exhibion de Gordon des murs couverts de marbre travaillé et des fenêtres anciennes aux huisseries sculptées. Il y a même plusieurs cheminées en marbre gris et un très beau parquet blond.
des roses... |
... et des olives |
des bambous rue des lauriers |
notre house boat vue depuis l'autre rive du canal |
Fin d'aprèm, les enfants goûtent avec les gateaux prévus pour le pique-nique puis nous rentrons nous réchauffer à la maison.
mercredi 29
Temps grisâtre, mais il fait moins froid qu'hier. Nous nous levons tard et le petit-déjeuner prend des allures de brunch.
rollmops et je recycle les oeufs durs prévus pour le pique nique de la veille... |
Nous partons vers le sud pour rejoindre le musée Van Gogh. En chemin, nous essayons, sans succès, de repérer le banc des amoureux du best seller "nos étoiles contraires" dont Nine est fan depuis cet été. Un couple de français et leur ado de filles font apparemment la même recherche vaine...
Un petit crochet par le Vondelpark tristounet sous ce ciel gris. Nous buvons un café puis mangeons un hot dog avant de partir à l'assaut du musée.
nous boudons le musée d'art contemporain pour rallier celui de van gogh juste à côté... |
Me voilà enfin nez à nez avec l'amandier en fleurs ! J'ai également beaucoup aimé les travailleurs des champs vêtus de bleu, peints à la façon de Millet. Le travail de VG est illustré en parallèle par certaines oeuvres de ses contemporains. J'admire de grandes toiles où les détails des étoffes des vêtements portés par les paysans sont saisissants.
Dans la shop du musée, j'achète le livre de la collection très bien documenté et qui me permettra de me souvenir de tous les peintres accrochés ici et dont j'ai pu admirer les oeuvres, ainsi qu'une carte postale et un marque page reproduisant l'amandier.
Nous retournons vers les vieux quartiers, bien plus attractifs d'un point de vue architectural que les abords du musée et du parc. Dans une friperie Episode, Lucien et K. s'achètent des gants en cuir vintage. 10€ la paire. Nine cherche désespérément un short en jean mais ils sont chers et mal coupés.
Comme nous longeons à nouveau le marché aux fleurs (plus exactement aux bulbes et c'est assez moche), je propose de goûter au café de Jaren, un café blanc au design conçu par Ommo de Vies.
Un grand espace sur deux niveaux, avec une grande baie vitrée ouvrant sur l'Amstel. Tarte aux pommes, chocolat chaud+crème, roïbos et brownies. Tout est miam et pas hors de prix ! Le lieu est chaleureux malgré un très grand volume.
Nous rentrons en passant par kitch kitchen où nous achetons de la toile cirée. Aux abords de la maison, nous laissons les enfants rentrer seuls et allons faire quelques emplettes supplémentaires chez AH. En fait, nous adorons les supermarchés à l'étranger et celui-ci est particulièrement alléchant.
Au dîner ce soir, Lucien et moi nous régalons de hareng fumé acheté cet après-midi dans un kiosque près du marché aux fleurs.
jeudi 30 octobre
Le tram n°14 doit nous déposer ce matin sur Mr Vierserplein, près de la synagogue portugaise. Une des plus grandes d'Europe, elle est la seule qui n'est pas chauffée en hiver (glups !). Ce qui est surtout intéressant ici, ce sont les différentes salles qui entourent ce lieu de prière. Les bureaux du rabbin, la bibliothèque, la salle du trésor, la pièce pour les jeunes, les cuisines etc... La visite est très complète et très bien documentée. L'audioguide est indispensable.
Nous rejoignons les docks. Tous les bâtiments qui servaient autrefois d'entrepôts sont réhabilités en logements, bureaux, et quelques petits restaurants.
les cabines d'essayage d'une boutique qui vend les fripes au kilo |
Nous déjeunons au Bloem qui propose des produits bio. Le lieu est charmant et la serveuse qui parle un peu français s'essaie à prendre la commande dans une langue qu'elle ne pratique visiblement pas très souvent.
Nous buvons le café dehors et le soleil automnal nous inonde de ses rayons. Nous avons la chance de profiter d'un temps toujours clément.
Notre promenade digestive nous ramène devant le Nemo et la Bibliothèque Municipale. K et Lucien partent à l'assaut de la science pendant que Nine et moi allons découvrir ce que propose la ville en terme de lecture.
Le choix est à la mesure du bâtiment, immense. Rien que la partie réservée à la littérature jeunesse illustre avec brio la place des enfants dans la communauté amstellodamoise.
l'escalier qui mène aux toilettes de la bib |
le "coin" enfants |
La bibliothèque offre au dernier étage une terrasse panoramique et un café.
K. et Lucien nous rejoignent. Nemo est plutôt adapté à un public très jeune, l'équivalent de cap sciences à Bordeaux, ils sont donc un peu déçus mais ils se sont bien amusés et ont apprécié la vue depuis la terrasse.
Nous remontons tranquillement vers notre house boat. La nuit est tombée, les réverbères éclairent chichement les rues ou bien est-ce moi qui m'habitue difficilement à cette heure d'hiver.
Un dernier tour chez Albert Heijn pour acheter des stocks de chocolat, des peppermunt, des alumettes dont le graphisme de l'emballage nous a séduit, et des Tom pouce, ces mille feuilles amstellodamois dont le glaçage suite le calendrier festif et se teinte d'orange lors de la journée de fête nationale qui honore la famille royale. Deux fins biscuits feuilletés fourrés d'une épaisse couche de crème fouettée, c'est assez bon !!
vendredi 31 octobre
La chance est avec nous, non seulement le bus qui fait la navette entre le centre ville et l'aéroport est proche de la maison, mais il démarre juste après que nous soyons monter et nous ferons le voyage gratuitement, l'appareil ne fonctionnant pas. Une économie de 20€ que nous dépensons (pour faire plaisir à Nine) chez Starbuck puisque nous sommes en avance.
L'épisode bagage cabine continue. Nous avons dévissé avant de partir la poignée qui dépassait de ma valise et qui m'avait coûté bien cher à bordeaux. Lucien m'a aidé à la porter (plus de poignée, plus de roulettes...). Précaution bien inutile, personne n'a contrôlé la taille de mon bagage mais par contre, le pot de crème hydratante qui avait passé haut la main le contrôle à bordeaux est resté à l'aéroport de Schipool !!!
K. achète une bouteille d'oud genever (vieille guenièvre). C'est une bouteille en grès assez lourde et d'une belle contenance. Nous voilà parées en eau de vie pendant un bon moment !
Les enfants retrouvent internet avec bonheur pendant que nous attendons pour embarquer.
Ce séjour à Amsterdam m'a enthousiasmé. La ville est magnifique, les immeubles sont très bien entretenus, les canaux aussi. La population, jeune, est dense, la circulation à vélo fait plaisir à voir même si les touristes nez au vent se font houspiller à grand coup de klaxon ;o)
Les rues, les terrasses sont investies, la déco est léchée, le bon goût prime. Tout est facilement accessible à pieds (nous n'avons pris le tram qu'une fois) dès lors que l'on reste dans le centre ville bien sur. La formule house boat est vraiment dépaysante, c'est un plaisir de vivre au ras de l'eau et de voir passer les canards (le foulque macroule est le canard noir local) et les cygnes. L'automne est une saison agréable, dès lors que nous n'avons pas eu de pluie, car il reste encore beaucoup de fleurs et les feuilles rougissantes des arbres colorent la ville d'une bien jolie façon.
Nous avons pas mal utilisé le routard pour les adresses de restos ainsi que cartoville dont je suis assez fan depuis mon voyage à Marrakech.
Les enfants ont apprécié la nourriture, Lucien a largement shooté le street art et les vélos, Nine aurait bien aimé trainer un peu plus dans les friperies. La visite de la maison d'Anne Frank est, je pense, un incontournable devoir de mémoire à transmettre à nos ados et le site est suffisamment bien conçu pour les intéresser. Flâner a été notre principale occupation, les rues d'Amsterdam ont un charme fou.
De retour à la maison, nous avons inauguré la toile cirée avec une belle assiette de carot cakes !